martes, 10 de diciembre de 2019

COLLECTOR RETURNS STOLEN CELTIC HELMETS

The Times, December 10 2019

Collector returns stolen Celtic helmets to Spain

A british collector has returned seven ancient bronze warrior helmets that were stolen in the 1980s from an archaeological site in Spain (Isambard Wilkinson writes).

Christian Levett, the founder of an art museum in southern France signed an act of voluntary surrender of the Celtic helmets which date from between 400BC and 200BC, for Spain's ambassador to Unesco Spain said it was the most significant reurn of stolen heritage since 2012, when a US court ordered that $500 million worth of coins taken from the Nuestra Señora de las Mercedes, sunk in the battle in 1804, be handed back.


Mr Levett agreed to retrun the artefacts after learning last year that two people had been convicted of stealing them from Aranda de Moncayo in northern Spain. He paid about £250,000 for the heltmets, buying seven at auction in Munich in 2008 and one from a London dealer in 2009. They were on display at his Museum of Classical Art in Mougins, near Cannes. "We did not want to have stolen goods," Mr Levett said. "Now I have to deal with my own concern, to get my money back from the person who sold them to me."


The Times, 10 de diciembre de 2019

Un coleccionista devuelve a España unos cascos celtas robados 

Un coleccionista británico ha devuelto siete antiguos cascos de guerreros de bronce que fueron robados en la década de 1980 de un sitio arqueológico en España (escribe Isambard Wilkinson).

Christian Levett, fundador de un museo de arte en el sur de Francia, firmó un acta de devolución voluntaria de cascos Celtas que datan de entre 400 a. C. y 200 a. C. En declaraciones del embajador de España en la Unesco, este dijo que era la recuperación más significativa de patrimonio cultural robado desde 2012, cuando un tribunal de los Estados Unidos ordenó que fueran devueltas monedas por valor de $ 500 millones recuperadas del navío Nuestra Señora de las Mercedes, hundido en una batalla en 1804.

Levett acordó recuperar los artefactos después de conocer el año pasado que dos personas de Aranda de Moncayo habían sido condenadas en el norte de España por expolio en el yacimiento. Pagó por los cascos unas 250,000 £, comprando siete en una subasta en Munich en 2008 y otro en Londres en 2009. Se exhibieron hasta entonces en su Museo de Arte Clásico en Mougins, cerca de Cannes. "No queríamos tener bienes robados", dijo Levett. "Ahora tengo que lidiar con mi propia preocupación, para recuperar mi dinero de aquellos que me los vendieron".

domingo, 8 de diciembre de 2019

LES NOUVELLES DE L'ARCHÉOLOGIE ONT 40 ANS !

Parution du 157-158 volume des Nouvelles de l'Archéologie


1979-2019. À l'occasion des 40 ans des Nouvelles de l’archéologie, ce numéro double revient sur les évolutions de la recherche en archéologie comme sur celles de la revue.


De nombreux auteurs des premières heures ont été invités à commenter des articles signés il y a quarante, trente ou vingt ans, tandis que de plus jeunes chercheurs donnent leur point de vue sur l’état de leur discipline dans l’institution dans laquelle ils exercent. Entre politique générale de la recherche, évolution des théories, des méthodes et des outils, formation à l’archéologie, diffusion des résultats et liens entre archéologie et histoire ou archéologie et société, vingt-cinq contributions reviennent sur les mouvements qui ont marqué cette discipline depuis quarante ans.
En retraçant l’histoire d’un périodique dont le rôle politique fut essentiel pour une communauté en voie de professionnalisation, et dont le rôle scientifique ne s’est jamais démenti, ce numéro relate la mutation qu’a connue la pratique de l’archéologie, abordant avec la même rigueur ses difficultés comme ses avancées.

La revue, au double titre de témoin et de source, est partie intégrante de l’histoire de cette archéologie plurielle souhaitée par Joseph Déchelette (1862-1914) dès l’orée du XXe siècle.

Numéro anniversaire publié sous la direction d’Aline Averbouh et de Claudine Karlin, avec la collaboration d’Armelle Bonis.
Manifestation pour les droits et devoirs de l'archéologie préventive.
Paris 1997. © Marc Talon
Avec les contributions de Anne Augereau, Jean-Jacques Bahain, Claire Besson, Olivier Blin, Frank Braemer, Olivier Buchsenschutz, Dorothée Chaoui-Derieux, Bernard Clist, Anick Coudart, Véronique Darras, Jean-Paul Demoule, Bruno Desachy, Henri Duday, Alain Gallay, François Giligny, Ricardo González Villaescusa, Katherine Gruel, Pierre Gouletquer, Xavier Gutherz, Edouard Jacquot, Victorine Mataouchek, Pierre-Yves Manguin, Bruno Maureille, Norbert Mercier, Sophie Méry, Amélie Méthivier, Cécile Michel, Virginie Motte, Anne Nissen, Laurent Olivier, Sébastien Plutniak, Haris Procopiou, Clotilde Proust, Alain Schnapp, Hélène Valladas, Jonhattan Vidal et Jean-Denis Vigne.

Sommaire


Éditorial

Les nouvelles de l'archéologie ont quarante ans

Politique de l'archéologie

Anick Coudart et Jean-Paul Demoule
Les nouvelles de l’archéologie, la théorie et l’action : la crise de la quarantaine n’est pas inéluctable !

Bruno Maureille et Cécile Michel
L’archéologie et le Cnrs. Événements et réflexions sur les 40 dernières années

Frank Braemer, Véronique Darras, Sophie Méry, Xavier Gutherz et Pierre-Yves Manguin
L’archéologie française à l’étranger : 40 ans d’informations et d’échanges dans Les nouvelles de l’archéologie. Enjeux actuels

Édouard Jacquot, Virginie Motte et Jonhattan Vidal
L’écosystème de l’archéologie française mis en place à l’île de La Réunion. L’expérience du dernier-né des services régionaux de l’archéologie (2010-2019)

Anne Augereau
L’archéologie préventive hier, aujourd’hui… Demain ?

Olivier Buchsenschutz
Quelle place pour l’archéologie, en particulier métropolitaine, au XXIe siècle ?

Formation

Anne Nissen et Haris Procopiou
Former les futurs archéologues

Amélie Méthivier et Clotilde Proust
Conservation-restauration et archéologie : chemins croisés

Jean-Denis Vigne
L’archéologie et son enseignement au Muséum national d’histoire naturelle

Pierre Gouletquer
L’enfant, le Smartphone et le préhistorien. De l’archéologie de l’objet à l’objet de l’archéologie

Diffusion

Katherine Gruel
Les revues archéologiques en France, 30 ans après

Bernard Clist
L’archéologie sur Internet 20 ans après l’esquisse présentée dans Les nouvelles de l’archéologie

Théories & méthodes

Sébastien Plutniak
Les vertus des études des sciences : retour sur une réception française du postmodernisme en archéologie

Alain Gallay
Regard prospectif sur l’ethnoarchéologie francophone

Henri Duday
Quelques réflexions sur trente années d’évolution méthodologique en France

Jean-Jacques Bahain, Norbert Mercier et Hélène Valladas
Datation des sites préhistoriques : quoi de neuf depuis les années 1980 ?

François Giligny et Bruno Desachy
Informatique et archéologie en France : les années 1980

Archéologie & histoire

Ricardo González Villaescusa
L’évolution des disciplines géohistoriques. Des cadastres aux paysages et à l’archéogéographie

Olivier Blin
Retour vers le passé : à propos d’un article paru en 1988 dans Les nouvelles de l’archéologie. Pluridisciplinarité, interdisciplinarité et profondeur de temps

Victorine Mataouchek
Archéologie préventive sur le bâti et Monuments historiques. Une collaboration qui devrait être exemplaire

Archéologie & société

Alain Schnapp
Les ruines sont-elles nécessaires ? Réflexion sur l’utilité du regard archéologique

Pierre Gouletquer
De la préhistoire naïve à la naïveté de la préhistoire

Laurent Olivier
Retour vers le Futur. L’archéologie française, la vieille Europe et l’extrême droite

Claire Besson et Dorothée Chaoui-Derieux
Un regard illustré sur l’aventure de la fouille dite « du Grand Louvre »

MEDITERRANEAN LANDSCAPES IN POST ANTIQUITY


Nueva publicación sobre paisajes mediterráneos medievales

S. Gelichi, L. Olmo-Enciso (ed.) Mediterranean Landscapes in Post Antiquity, Summertown, Archaeopress Archaeology, 2019

Mediterranean Landscapes in Post Antiquity: New frontiers and new perspectives highlights the fact that the study of landscape has in recent years been a field for considerable analytical archaeological experimentation. This new situation has made it possible to rethink the orientation of some theoretical approaches to the subject; equally these methods have been profitably used for the formation of a new theoretical and conceptual framework. These analytical trends have also featured in the Mediterranean area. Although the Mediterranean is the home of classicism (which also defines a particular archaeological methodology), it has seen the implementation of projects of this new kind, and in regions of Spain and Italy, after some delay, the proliferation of landscape archaeology studies. There are examples of more-or-less sophisticated postcolonial archaeological work, albeit conducted at the same time as examples of unreconstructed colonial archaeology. It is not easy to resolve a situation like this which requires the full integration of the different national archaeological cultures into a truly global forum. But some reflection on the cultural differences between the various landscape archaeologies, at least in the West is required. These considerations have given rise to the idea of this book which examines these themes in the framework of the Mediterranean area.

Contents

Mediterranean landscapes in post antiquity: new frontier and new perspectives - by Sauro Gelichi and Lauro Olmo-Enciso

The transformation of Medieval and Post-Medieval archaeology in Greece - by John Bintliff

Post-antique settlement patterns in the central Balkans: use of Justinianic landscape in the early middle ages - by Vujadin Ivanišević and Ivan Bugarski

Time travelling: multidisciplinary solutions reveal historical landscape and settlements (a case study of Sant’Ilario, Mira, VE) - by Elisa Corrò, Cecilia Moine and Sandra Primon

Settlement dynamics in the rural Bolognese area between the late middle ages and the modern era - by Mauro Librenti

‘Emptyscapes’ and medieval landscapes: is a new wave of research changing content and understanding of the rural archaeological record? - by Stefano Campana

Human-environmental interactions in the upper Ebro Valley (Spain): plant and animal husbandry in La Noguera (La Rioja) during the Roman and medieval periods
- by Carlos López de Calle, Juan Manuel Tudanca, Leonor Peña-Chocarro, Guillem Pérez Jordà and Marta Moreno-García

The construction and dynamics of Early Medieval landscapes in central Iberia - by Lauro Olmo-Enciso, Manuel Castro Priego, Blanca Ruiz Zapata, Mª José Gil García, Marian Galindo Pellicena, Joaquín Checa-Herráiz and Amaya de la Torre-Verdejo

Archaeology of medieval peasantry in northwestern Iberia - by Juan Antonio Quirós Castillo and Alfonso Vigil-Escalera Guirado

The rural and suburban landscape of Eio-Iyyuh (Tolmo de Minateda, Hellín, Spain): new methodological approaches to detect and interpret its main generating elements - by Julia Sarabia Bautista, Sonia Gutiérrez Lloret, and Victoria Amorós Ruiz

Animal husbandry and saltworks in the Kingdom of Granada (13th-15th centuries): The dynamics of landscapes in a Mediterranean territory - by Antonio Malpica Cuello, Sonia Villar Mañas, Marcos García García and Guillermo García-Contreras Ruiz

A Mediterranean mountain landscape: the transformation of the Frailes–Velillos Vall - by Alberto García Porras, Luca Mattei and Moisés Alonso Valladares

Urban foundation and irrigated landscape construction in the medieval western Maghreb. Aġmāt (Morocco) - by Patrice Cressier and Ricardo González Villaescusa
Hydraulic system of the hawz of Agmât

P. Cressier, R. González Villaescusa, Urban foundation and irrigated landscape construction in the medieval western Maghreb. Aġmāt (Morocco), in S. Gelichi, L. Olmo-Enciso (ed.) Mediterranean Landscapes in Post Antiquity, Summertown, Archaeopress Archaeology, 2019, 185-199.

Abstract:

This article examines the genesis of the city of Aġmāt Ūrīka (Morocco), a Medieval regional capital about 30 km south of Marrakech (founded later by the Almoravids), as well as the evolution of irrigation and the city’s supply network. Although this network has evolved over the centuries, it is still observable today. A field survey, the analysis of vertical aerial photographs and the observation of the archaeological remains of the city itself allowed the establishment of a relative chronology.
This research leads to the conclusion that the urban foundation of Aġmāt and the establishment of the irrigated network were indeed contemporary, while the historic sources suggest dating this joint process to the 9th century.

Keywords:

Irrigated Systems, Constructed Landscapes, Medieval landscapes, Urban Foundation, Ḥawz, Morocco.


sábado, 7 de diciembre de 2019

RESTITUTION CASQUES ARANDA DE MONCAYO (ZARAGOZA)

Restitutions des casques d’Aranda de Moncayo au siège de l’ambassade d’Espagne auprès de l’UNESCO

Paris, le 4 décembre 2019
Ricardo González Villaescusa

Les quelques mots que je partage avec vous aujourd’hui seront pour évoquer, du point de vue de l’archéologue, l’intérêt que représentent ces casques qui retrouvent aujourd’hui leur place au sein du patrimoine culturel espagnol. Ne pensez pas que je vais vous faire un séminaire sur la valeur scientifique de ces casques, car là n’est pas mon expertise (et que, qui plus est, il existe déjà une très belle publication à leur sujet) mais plutôt sur l’importance du contexte dans toutes découvertes archéologiques.

La découverte peut être fortuite, être le fruit du hasard. Les découvertes fortuites sont elles aussi fondamentales car elles permettent d’établir une nouvelle typologie et de comprendre d’autres trouvailles, moins précieuses parfois, mais trouvées, elles, dans un contexte archéologique. Les archéologues situent les objets dans une série qui permet leur datation, l’identification des influences stylistiques et leur origine. Mais ces casques, qui retrouvent aujourd’hui leur terre d’origine, ont été trouvés avec une pelle. Malgré leur beauté incontestable (par sa complétude, parce qu’ils ont aussi été restaurés…), il nous manquait un pan de leur histoire. Ils sont comme muets parce que nous n’avons pas ce tesson de terre cuite, ou cette pièce de monnaie, ou bien la succession des couches stratigraphiques qui nous auraient menés jusqu’à eux, nous auraient permis d’interpréter une succession d’événements et, peut-être, de comprendre les circonstances dans lesquelles ces casques avaient été déposés.

Lorsqu’ils sont dans une collection, nous admirons la beauté des objets. Nous, les archéologues, et pour les raisons que je vous ai exposées, nous cherchons, nous ne trouvons pas toujours, et parfois, nous découvrons. Aussi, je tiens à souligner le travail des chercheurs qui parviennent à associer un discours scientifique à des découvertes alors que toutes les informations propres à leur histoire leur ont été retirées, comme cela a été le cas lorsque les deux hommes aujourd’hui condamnés, ont sorti ces casques de terre.

Vingt-et-un des vingt-neuf casques inventoriés et étudiés par R. Graells, Alberto J. Lorrio et Fernando Quesada, sont certes très beaux, certains d’entre eux sont d’ailleurs exposés ici. Pourtant, ceux qui ont permis de donner une interprétation plausible de leur histoire n’étaient pas exposés dans des vitrines et n’étaient pas les plus beaux, ils étaient même les plus fragmentaires, mais surtout, ils ont été trouvés lors de fouilles archéologiques. Le plus petit tesson permet de situer dans le temps une série d’objets. L’étude des chercheurs a réussi à convertir les trouvailles en recherche archéologique.

Grâce à eux, nous savons que les origines les plus lointaines de ces casques sont en Grèce continentale, que l’antécédent de ce casque cristallisa dans la Grande Grèce, au Sud de l’Italie et en Sicile, autour du VIe siècle avant notre ère. Des mercenaires celtibères ont probablement adopté ce type de casque auquel ils ont rajouté des éléments, les faisant évoluer vers un nouveau type au IVe siècle av. J.-C., alors qu’ils retournaient vers leurs terres d’origine. Nous croyons savoir aussi que les casques ont été déposés en guise d’ex-voto à la suite d’une bataille entre celtibères. Ces casques auraient été déposés dans la zone d’un temple ou d’un sanctuaire, dans un espace naturel, près de la ville d’Aratis / Aratikos, en offrande à une divinité, pour la remercier de leur avoir accordé la victoire.

L’intervention en 2013 des agents du Seprona et de l’Unité du Patrimoine culturel de la Guardia Civil avec les opérations Helmet I et Helmet II a permis de réquisitionner plus de 9 000 objets. Cette collection fut étudiée par deux archéologues experts du gouvernement d’Aragon qui ont été auditionnés lors du procès. Ils ont classé et expertisé cet immense « butin » avec la méthodologie propre à ce que nous appelons l’archéologie spatiale. Malgré l’absence de tout contexte archéologique, ils ont réussi à identifier d’autres petits fragments de casques et ont arrivé à démontrer qu’une grande partie des objets trouvés dans la maison de l’accusé provenait du site El Castejón (Aranda del Moncayo, Zaragoza). Il fût un plaisir personnel et je l’ai fait savoir au juge président du jury entendre et poser des questions aux avocats, les juges et les procureurs sur la stratigraphie archéologique.

Je ne voudrais pas finir sans rappeler que j’ai eu le plaisir de profiter de ces casques pendant que j’étais Professeur à l’université de Nice (2011-2019), voisin du MACM et ami de Christian Levett et de Leisa Paoli. Maintenant c’est au tour de tous ceux qui visiteront le musée que le gouvernement d’Aragon choisira pour les exposer de pouvoir les apprécier. Les casques retournent en Espagne, parce que c’est le pays internationalement reconnu comme celui où se trouvait la société qui les a produits ; parce que c’est le pays où se trouvait le contexte archéologique qui les a produites ; et parce que c’est le pays d’où ils furent soustraits alors que des lois empêchaient non seulement de mener des fouilles sans méthode scientifique mais aussi le trafic illégitime de biens culturels. Les casques ne sont pas espagnols, tout au plus, celtibères et leur exposition au plus proche du lieu de leur découverte est conseillée par les bonnes pratiques muséographiques et les lois du pacte social qui lient les espagnols et les européens. Ces casques ont fait l’objet d’un pillage, ils ont été offerts à la vente hors de nos frontières, quand il y avait des lois, celles de 1931, celle de 1985, ou encore, la convention de 1970 de l’UNESCO (Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels – 1970).

Félicitons-nous, aujourd’hui, parce qu’ils sont réintégrés grâce au travail de nombreux chercheurs et bienfaiteurs du patrimoine culturel que je voudrais rappeler ici :

  • Ricardo de Orueta, homme de la Institución Libre de Enseñanza et premier Director General de Bellas Artes entre 1931 et 1936. Rédacteur de la Loi de Patrimonio española en vigueur entre 1931 et 1985.
  • Markus Egg et Michael Müller-Karpe (Römisch-Germanisches Zentralmuseum - Forschungsinstitut für Archäologie), qui dénoncèrent et dévoilèrent les faits pour éviter le trafic illicite de ces casques.
  • Raimon Graells (Römisch-Germanisches Zentralmuseum - Forschungsinstitut für Archäologie)
  • Alberto J. Lorrio (Universitat d’Alacant)
  • Fernando Quesada (Universidad Autónoma de Madrid)
  • Luis Fatás (Dirección General de Patrimonio Cultural del Gobierno de Aragón)
  • Francisco Romeo Marugán (Dirección General de Patrimonio Cultural del Gobierno de Aragón).

Permettez-moi de remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis que, d’une manière ou d’une autre, nous soyons ici aujourd’hui.

Mes remerciements personnels sont adressés S. Exc. Monsieur Juan Andrés Perelló, Ambassadeur Délégué permanent de l’Espagne auprès de l’UNESCO, dont la disponibilité totale qui a permis d’arriver à bon port.

Last but not least, je tiens à remercier personnellement Christian Levett. Je lui suis reconnaissant d’avoir été patient et de m’avoir permis de le conseiller tout au long de ces démarches, qui ont abouti aujourd’hui, à la restitution officielle de ces casques à l’Espagne.

Merci beaucoup de votre attention.

Restitution of the helmets of Aranda de Moncayo at the Spanish Embassy at UNESCO

Paris 4 December 2019
Ricardo González Villaescusa

My words today are only intended to convey from an archaeologist’s point of view the importance of these helmets that are being reintegrated into Spain’s cultural heritage. Rest assured that I will not give a lecture on the scientific interest of these helmets, not only as this is not my area of expertise, but also because there is already a beautiful publication on the subject; but rather about what this particular find brings to our attention and to the field of research.

An archaeological find can be fortuitous. Pure chance. But it is not only, as in this particular case, the discovery of beautiful objects that is important during a find. It has a fundamental purpose that is to establish new typologies, and this is, of course, just as relevant to less precious finds discovered in an archaeological context.

Archaeologists place objects in a series that allows their dating, identification of stylistic influences and their origin. But the helmets that are reintegrated into Spain’s cultural heritage today were excavated with a simple shovel. Despite their undeniable beauty (complete and restored...) they left no historical trail as a mere shovel did not favour the discovery of that small piece of pottery, coin or succession of stratigraphic layers that would have enabled an archaeologist to interpret the chronology and the circumstances in which they were deposited.

When one sees these objects in a collection, one can simply admire the beauty of the finds. However archaeologists do not stop at a ‘find’, we search, research and sometimes we discover. Similarly, when all the elements of the context are lost, as is the case here, there have been researchers who have succeeded in converting the finds into a scientific discourse. Twenty-one of the twenty-nine helmets inventoried and studied by R. Graells, Alberto J. Lorrio and Fernando Quesada, are most beautiful, some of them shown here today. But the artefacts that make historical explanations plausible are not necessarily the most aesthetic objects that one sees exhibited in museum show cases; they are often the more fragmentary pieces but found in an archaeological context: the smallest pottery fragment allows the series to be located in time. The researchers behind this book have succeeded in converting finds into a successful archaeological study.

Thanks to their research we know today that although the most remote origins of these helmets are in mainland Greece, the antecedent of this helmet type appeared in Magna Graecia, between southern Italy and Sicily, back in the 6th century BC. And that it was probably Celt-Iberian mercenaries who adapted them by adding certain elements thus evolving to a new type of helmet in 4th century BC when they returned to their homelands.

We also know that at the end of an internal battle between Celt-Iberians, they would deposit their helmets in a sanctuary or temple at a natural site near the city of Aratis / Aratikos as an offering to the deities in thanks for victory.

In 2013, the Seprona agents and the Cultural Heritage Unit of the Guardia Civil intervened with operation Helmet I and Helmet II, which resulted in the requisition of more than 9,000 objects. This collection was appraised by two archaeologists from the government of Aragon who testified in their capacity as experts, classifying and pricing this immense "loot". With the methodology of what we call spatial archaeology and despite the lack of any archaeological context, they managed to identify other small fragments of helmet and were able to demonstrate that most of the objects found in the house of the accused came from El Castejón (Aranda del Moncayo, Zaragoza). It was a personal pleasure to hear the presiding judge of the jury ask the lawyers, judges and prosecutors questions about archaeological stratigraphy.

I would not want to finish without recalling that I had the pleasure of admiring these helmets whilst I was a professor at the University of Nice (2011-2019), in the neighbouring town to the MACM and befriending Christian Levett and Leisa Paoli. And now in turn, all those who will visit the museum where the government of Aragon will exhibit them, will have that same pleasure.

The helmets are returning to Spain because it is the internationally recognised country where they were produced; because it is the country where the archaeological context was found and because it is the country from which they were removed despite laws, which prevent excavations without scientific method and even more so illegal traffic across the borders. The helmets are not Spanish, they are at most Celt-Iberian, and exhibiting them close to their place of discovery is recommended by good museum practices and is established by the laws written in the social pact that unites Spaniards and Europeans. They were looted and offered for sale abroad despite the laws of 1931, 1985 and the 1970 UNESCO convention (Convention on the Means of Prohibiting and Preventing the Illicit Import, Export and Transfer of Ownership of Cultural Property – 1970).

Let us celebrate today, that these helmets will be reintegrated to Spanish soil thanks to the work of numerous researchers and benefactors of cultural heritage that I wish to mention:

  • Ricardo de Orueta, Institución Libre de Enseñanza and previous General Director General of Fine Arts between 1931 and 1936. Editor of the Law of Patrimonio española in force between 1931 and 1985.
  • Markus Egg and Michael Müller-Karpe (Römisch-Germanisches Zentralmuseum - Forschungsinstitut für Archäologie), who made enormous efforts to prevent the illicit trafficking of these helmets.
  • Raimon Graells (Römisch-Germanisches Zentralmuseum - Forschungsinstitut für Archäologie)
  • Alberto J. Lorrio (University of Alacant)
  • Fernando Quesada (Universidad Autónoma de Madrid)
  • Luis Fatás (Dirección General of Patrimonio Cultural del Gobierno de Aragón)
  • Francisco Romeo Marugán (Dirección General of Patrimonio Cultural del Gobierno de Aragón).

Allow me to thank all those who have in one way or another allowed us to be here today.

My personal thanks are addressed to HE. Mr. Ambassador of Spain to Unesco, Juan Andrés Perelló, for his excellent predisposition that has allowed this endeavour to come to fruition.

To the technicians of the Ministerio de Cultura y Deporte, Carlos González-Barandiarán and Muller, (Junta de Calificación, Valoración y Exportación de Bienes del Patrimonio Histórico Español) and Carlos Andrés Cristobal (Técnico de Museos, Área de Tráfico Ilícito, Subdirección General de Protección de Patrimonio Histórico), with whom we agreed very quickly that the most important matter was the reintegration of the helmets.

Last but not least, my personal thanks are also addressed to Christian Levett. He always listened patiently and allowed me to advise him for the best way possible to reinstate the helmets.

Thank you very much for your attention

Restitución de los cascos de Aranda de Moncayo en la embajada española de la UNESCO

Paris 4 de diciembre 2019
Ricardo González Villaescusa


Mis palabras aquí solo pretenden transmitir, desde el punto de vista del arqueólogo, el interés que tienen los cascos que son reintegrados hoy al patrimonio español. No crean que voy a hacer una conferencia sobre su interés científico en sí, que yo no podría pretender porque no es mi especialidad, y porque ya existe una bella publicación, sino sobre el interés de que los hallazgos dejen paso a la búsqueda, à la recherche.

El hallazgo es fortuito. Fruto del azar. Tiene su interés porque, como es este el caso, además de la belleza de los objetos ha sido definitivo para establecer una nueva tipología y comprender otros hallazgos menos preciosos pero hallados en contexto arqueológico. Los arqueólogos ubicamos los objetos en una serie que permite su datación, identificación de influencias estilísticas y su origen. Pero los cascos que son reintegrados hoy al patrimonio español fueron encontrados con una pala. A pesar de su radiante belleza (por completos, por restaurados…) no dieron ninguna pista, estaban completamente mudos porque la pala no permitió encontrar ese pequeño fragmento de cerámica, una moneda o una sucesión de estratos que hubieran permitido interpretar la cronología y las circunstancias en que se depositaron.

Cuando estaban en una colección se admiraba la belleza de los hallazgos. Por eso, los arqueólogos no hallamos, sino que buscamos y, a veces, hasta encontramos. Incluso cuando se han perdido todos esos elementos como es el caso de estos cascos, hubo quienes se ocuparon de convertir los hallazgos en un discurso científico. En el libro de R. Graells, Alberto J. Lorrio y Fernando Quesada, 21 de los 29 cascos inventariados son los más bellos, algunos de ellos los que están expuestos, pero los que han permitido dar una explicación plausible son los más fragmentarios y menos vistosos que no están en ninguna vitrina de museo, porque, esta vez sí, fueron encontrados en un contexto arqueólogico: el más pequeño tiesto de cerámica permite ubicar en el tiempo la serie. El estudio de estos investigadores ha convertido los hallazgos en búsqueda fructuosa.

Gracias a ellos hoy sabemos que aunque los orígenes más remotos de estos cascos están en Grecia continental el antecedente cristalizó en la Magna Grecia, entre el sur de Italia y Sicilia, allá por el siglo VI a.C., y que probablement fueron mercenarios celtíberos los que añadieron elementos que los adaptaron y evolucionaron a un tipo nuevo en el siglo IV a.C. cuando volvieron a sus tierras de origen. También sabemos que al final de una batalla interna entre celtíberos, pudieron ofrendar sus cascos a una divinidad en una zona de un santuario o de un paraje natural cerca de la ciudad de Aratis / Aratikos con connotación religiosa a modo de exvoto y agradecimiento por el triunfo.

La intervención en 2013 de los agentes del Seprona y de la Unidad de Patrimonio Histórico de la Guardia Civil con las operaciones Helmet I y Helmet II permitió requisar más de 9.000 objetos. Esta colección fue expertizada por dos técnicos del gobierno de Aragón que testificaron en su calidad de expertos, clasificando y tasando ese inmenso “botín”. Con los métodos propios de la arqueología que llamamos espacial y a pesar de que aquellos fragmentos también carecían de todo contexto arqueológico consiguieron identificar algunos pequeños fragmentos de cascos y demostraron a los jueces, como recoge la sentencia, que gran parte del lote encontrado en casa del acusado provenía del yacimiento de El Castejón, en Aranda del Moncayo (Zaragoza). Fue un placer, y así se lo hice saber a su señoría, oir hablar y oir preguntar a los abogados, jueces y fiscales sobre estratigrafía.

No quiero terminar estas palabras sin recordar que he disfrutado de esos cascos, mientras fui catedrático de la Universidad de Niza (2011-2019), vecino del MACM y amigo de Christian Levett y Leisa Paoli. Ahora lo harán todos aquellos que visitarán el museo donde el gobierno de Aragón estime depositarlos. Los cascos vuelven a España porque es el país reconocido internacionalmente donde se hallaba la sociedad que produjo esos cascos, porque es el país donde se encontraba el contexto arqueológico en que fueron hallados y porque es el país del que fueron sustraídos cuando existían leyes que impedían su exhumación sin método científico y menos aún su tráfico ilícito al exterior de las fronteras. Los cascos no son españoles, son a lo sumo celtíberos, y su exposición próxima al lugar del hallazgo lo aconsejan las buenas prácticas y lo establecen las leyes que nos hemos dado en el pacto social que une a los españoles y a los europeos. Fueron objeto de un expolio y ofrecidos en venta al exterior de las fronteras cuando existían leyes, la de 1931 o la de 1985 o la convención de 1970 de la UNESCO (Convención sobre las medidas que deben adoptarse para prohibir e impedir la importación, la exportación y la transferencia de propiedad ilícitas de bienes culturales -1970).

Celebremos pues, hoy, que son restituidos gracias a la labor de numerosos investigadores y benefactores del patrimonio que quiero recordar aquí:
  • Ricardo de Orueta, hombre de la Institución Libre de Enseñanza y primer Director General de Bellas Artes entre 1931 y 1936. Relator de la Ley de Patrimonio española que estuvo vigente entre 1931 y 1985.
  • Markus Egg y Michael Müller-Karpe (Römisch-Germanisches Zentralmuseum - Forschungsinstitut für Archäologie), quienes desvelaron y denunciaron los hechos que el tráfico concreto de estos cascos se detuviera.
  • Raimon Graells (Römisch-Germanisches Zentralmuseum - Forschungsinstitut für Archäologie)
  • Alberto J. Lorrio (Universitat d’Alacant)
  • Fernando Quesada (Universidad Autónoma de Madrid)
  • Luis Fatás (Dirección General de Patrimonio Cultural del Gobierno de Aragón)
  • Francisco Romeo Marugán (Dirección General de Patrimonio Cultural del Gobierno de Aragón).

Permítanme que les dé las gracias a todos ellos y a todos los que de una u otra manera han intervenido para que hoy estemos aquí.

Mis agradecimientos personales están dirigidos al Excmo. Señor embajador de España ante la Unesco, Juan Andrés Perelló, con la excelente predisposición que ha permitido llegar a buen término.

A los técnicos del Ministerio de Cultura y Deporte, Carlos González-Barandiarán y Muller, (Junta de Calificación, Valoración y Exportación de Bienes del Patrimonio Histórico Español) y Carlos Andrés Cristobal (Técnico de Museos. Área de Tráfico Ilícito. Subdirección General de Protección de Patrimonio Histórico), con quienes me he entendido rapidamente en que lo más importante era la reintegración de los cascos.

Por último, mi agradecimiento personal está dirigido a Christian Levett. Siempre me ha escuchado con paciencia y me ha permitido aconsejarles cual podría ser la mejor manera de reintegrar los cascos.

Muchas gracias por su paciencia.